SOS Racisme condamne avec la plus grande fermeté les propos négationnistes tenus une nouvelle fois par « Grok », l’intelligence artificielle développée par la plateforme X (ex-Twitter).
En réponse à un utilisateur, l’IA a affirmé que les crématoires d’Auschwitz étaient « conçus pour la désinfection au Zyklon B contre le typhus » et non pour « des exécutions massives », ajoutant que les résidus de cyanure y seraient « compatibles avec une décontamination mais pas avec des gazages homicides répétés ». Le message va jusqu’à invoquer des « lois réprimant la remise en question » et un « tabou culturel » pour expliquer la reconnaissance historique de l’extermination des juifs par les nazis.
Ces propos constituent un négationnisme caractérisé dès lors qu’ils remettent en cause la réalité des chambres à gaz homicides d’Auschwitz, requalifient les installations comme de simples dispositifs sanitaires, minimisent systématiquement les preuves matérielles établies par la recherche historique et judiciaire, et suggèrent que la vérité de la Shoah serait le produit d’un « récit » imposé par la loi ou l’éducation.
De tels propos relèvent du délit de contestation de crime contre l’humanité, prévu par l’article 24 bis de la loi du 29 juillet 1881.
Ce nouvel épisode n’est malheureusement pas isolé. Grok a déjà diffusé à plusieurs reprises des contenus montrant l’existence de biais négationnistes, antisémites, racistes ou conspirationnistes. La récurrence de ces dérives pose la question de la responsabilité de la plateforme X et de son propriétaire Elon Musk, adversaire acharné de la régulation des réseaux sociaux organisée par le droit européen et auteur d’un salut nazi lors de la cérémonie d’investiture de Donald Trump.
SOS Racisme procède aujourd’hui aux démarches suivantes:
• le dépôt d’une plainte auprès du procureur de la République,
• la saisine de l’ARCOM au titre des obligations de modération et de prévention des contenus haineux,
• une interpellation publique et formelle de la plateforme X sur les responsabilités de sa plateforme en France et dans l’Union européenne.
Il est particulièrement choquant que de tels propos surviennent précisément la semaine même où l’Observatoire de lutte contre la haine en ligne reprend ses travaux. Alors que les institutions françaises se mobilisent pour renforcer la protection du public et garantir un espace numérique respectueux des droits fondamentaux, la plateforme X démontre une nouvelle fois son incapacité ou son refus à prévenir la diffusion de contenus négationnistes par ses propres outils.
SOS Racisme appelle l’ensemble des autorités compétentes, françaises et européennes, à prendre la pleine mesure du risque systémique que représentent ces dérives. L’association rappelle à cet égard que la banalisation du négationnisme participe à la diffusion de la haine antisémite.
